Histoire du musée de la chasse

Du château d’Anne de Beaujeu au Musée de la Chasse

Gien au lendemain de la guerre

Au lendemain de la Libération, Gien doit panser ses plaies, tout est à reconstruire. 422 immeubles détruits, 300 rendus inhabitables. La ville est en ruine et le château en très mauvais état.
Les travaux de réédifications, dont les plans sont confiés à André Laborie puis à Paul Gélis, débutent à partir de juin 1946. Les deux architectes souhaitent donner une dimension touristique à la ville, en plaçant le château au cœur de la cité en ajoutant un escalier touristique le long de la terrasse sud.
La même année, pour insuffler du courage et exhorter les habitants à réagir, une affiche du Syndicat d’Initiative, présidé par André Mouron, est très largement diffusée :
« GIENNOIS, VOTRE VILLE MEURT : RESSUSCITONS-LA »
Ce slogan interpelle Pierre-Louis Duchartre, inspecteur principal des musées de Province, qui souhaite depuis longtemps, créer un musée de la chasse à l’instar du musée de la Vénerie de Senlis.

Henri de LINARÈS (1904 – 1987) 1er conservateur du Musée de la Chasse, L’homme de la situation

 

Henri de Linarès et son labrador

Portrait de Pierre Louis Duchartre

Pierre Louis Duchartre

Rien ne prédestinait Henri de Linarès, alors conseiller en assurances, à devenir conservateur de musée. Et pourtant !
Pierre-Louis Duchartre, son ami depuis la fin des années 30, lui connaît tous les talents requis. Leur passion mutuelle pour la chasse au gibier d’eau les réunit.
Henri de Linarès est par ailleurs un peintre animalier de talent, célèbre pour ses aquarelles et natures mortes de gibier. Il excelle dans la précision  et la finesse d’exécution, plus particulièrement dans  le rendu des plumes et textures. Il illustre des ouvrages comme Plumes dans le Vent de Paul Vialar.
Il collabore  avec la Maison Hermès pour qui il réalise de nombreux modèles de carrés de soie. Le plus célèbre étant Plumes.
En 1950, il est membre du Comité d’organisation du Salon de la Chasse de Paris qui doit se tenir au Palais des Glaces l’année suivante. Il sollicite son ami, Pierre-Louis Duchartre, pour son expertise et ses relations muséales.
Le succès de cette exposition complétée par d’autres (Clermont Ferrand et Aurillac) assoit l’image d’Henri de Linares comme fin connaisseur à la rigueur scientifique en matière d’art cynégétique. Ces expériences fructueuses confortent Pierre-Louis Duchartre dans son idée de travailler avec lui pour la création du futur musée de Gien.
En 1951 il devient secrétaire général du comité d’organisation du futur musée de la chasse à tir et de la fauconnerie. C’est au début de l’année 1952 qu’il est nommé conservateur.

1952 du projet à la réalité

Riches de leurs relations, Henri de Linarès et Pierre-Louis Duchartre réunissent une prestigieuse collection par un jeu subtil de dépôts, dons et acquisitions auprès de collectionneurs et de grandes institutions. En associant l’histoire de la chasse et sa représentation dans l’art, ils positionnent le musée comme une référence nationale sur ce thème.
 Le programme de notre musée établit bien avant 1952 par  Pierre-Louis Duchartre, qui eut l’initiative de sa création, comprend d’une part la technique (les armes, les accessoires de chasse) et d’autre part les arts inspirés par la chasse (peintures, sculptures, tapisseries, gravures, dessins)
Le musée ouvre ses portes le 22 juin 1952 et est inauguré le 20 juillet de la même année, en présence d’André Marie ministre de l’Éducation Nationale.
Soutenu par son épouse Isabelle et secondé par sa collaboratrice Ghislaine Peltier, Henri de Linarès s’attache pendant 35 ans à faire vivre le musée.  De prestigieuses expositions et rencontres  y sont organisées.  Les collections ne cessent de s’enrichir, assurant ainsi le rayonnement du musée auprès des connaisseurs comme du grand public. En 1967, avec l’accord du Ministère des Affaires culturelles,  il devient le Musée International de la Chasse lui donnant ainsi une vocation plus large.

Le saviez-vous ?

En 1963, il conseille François Sommer, qui vient d’acheter l’hôtel Guénégaud dans le Marais à Paris, pour y installer un autre Musée de la Chasse complémentaire à celui de Gien.

Le Musée de la Chasse de Gien :  Musée de France

L’Appellation « Musée de France » a été créée par la loi du 4 janvier 2002.
Ainsi est considéré comme « Musée de France », au sens de cette loi, « toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l'éducation et du plaisir du public » (Art. L. 410-1.).

Musée d'intérêt national

1ere salle du Musée vers 1955

Chasse, Histoire, et Nature en Val-de-Loire  

Depuis 2017 et après  plusieurs années de travaux, le Musée offre une muséographie moderne, Les collections remarquables sur les techniques de chasses au vol, à courre et à tir sont désormais présentées pour les rendre accessibles à tous et replacer l’histoire de la chasse au cœur du Val de Loire.

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